Qu'est ce que L'HOMEOPATHIE ? (1ère partie)

Qu'est ce que L'HOMEOPATHIE ?

Les qualificatifs généralement attribués à l'homéopathie sont " Médecine douce ", " Médecine naturelle " et " Médecine traditionnelle ".

Passons sur le premier de ces termes, l'utilisation de l'adjectif " douce " n'étant là que pour faire paraître " dure " la médecine moderne. En fait une technique médicale n'est ni " dure ", ni " douce ", elle est, ou n'est pas, efficace. Ensuite, tout est question d'utilisation et de rapport efficacité/risque.

Le qualificatif de médecine naturelle mérite lui, plus d'attention. D'abord parce qu'il s'appuie sur l'inconscient rousseauiste, pour lequel la nature est bonne et les créations humaines mauvaises. Le mythe du bon sauvage a encore frappé ! Peu importe l'éradication de la variole, la disparition de la polio, la maîtrise des maladies infectieuses, les progrès des anticancéreux et des antiviraux. Peu importe la libération des enfants-bulles grâce à l'apport des thérapies géniques. Peu importe que les peuples encore privés, hélas, des progrès médicaux survivent dans des conditions désastreuses avec une espérance de vie deux fois plus faible que la nôtre...

D'ailleurs l'opposition médecine naturelle médecine moderne est un faux problème (1). En effet nombre de médicaments actuels sont extraits ou copiés de molécules présentes dans la nature. Depuis l'aspirine, héritière de la décoction de feuilles de saule, jusqu'à l'extrait de pervenches et aux taxoïdes de l'écorce d'if utilisés en chimiothérapie anticancéreuse. Ce que fait le chimiste, c'est extraire la molécule active, la synthétiser, ou en trouver une nouvelle qui présente des groupes fonctionnels équivalents, dans l'espoir d'en éviter les inconvénients (2), ou de rendre le remède plus efficace.

L'homéopathie est-elle enfin une médecine traditionnelle ? La réponse est claire. L'homéopathie est d'apparition récente (fin XVIIIème siè) et elle est le fait de " l'illumination " d'un seul homme, ce qui la rattache plutôt à une secte qu'à une tradition séculaire.

Cela nous amène à examiner les bases de ce que l'on doit plutôt appeler une doctrine.


Les bases de l'homéopathie (3)

L'homéopathie repose sur quatre principes : la similitude, la dilution, la dynamisation et la personnalisation. Le principe de similitude.

L'homéopathie est issue de l'imagination de Friédrich Hahnemann, né en Saxe en 1755. Il étudie la médecine, mais en abandonne la pratique en 1789, déçu par les résultats qu'il obtient. La médecine de l'époque n'offre que purgations, clystères et saignées. Lui, et c'est tout à son honneur, veut guérir les malades.

Apprenant qu'une décoction d'écorce de quinquina est censée guérir le paludisme, il teste sur lui-même les effets de ce produit. Il ressent alors des troubles qu'il assimile aux symptômes de la maladie. C'est une révélation ! Il en tire la règle de base de l'homéopathie : " Similia similibus curantur ", les semblables sont guéris par les semblables. Ce qui signifie que tout produit capable de provoquer sur un sujet sain les symptômes d'une maladie est capable de la guérir.

Après expérimentation de multiples drogues et poisons sur lui-même et ses disciples, il publie, en 1819, " L'organon de l 'art de guérir ", qui deviendra la Bible des homéopathes.

On peut admettre la bonne foi d'Hahnemann, face aux connaissances de son temps. Mais aujourd'hui, les progrès accomplis dans la connaissance des maladies font table rase du principe de similitude. Une maladie se guérit en agissant sur ses causes et non sur ses effets. De plus, aucun médicament réellement actif n'a jamais vérifié le principe de similitude. Imagine-t-on par exemple un antibiotique reproduire sur un homme sain les symptômes de la maladie qu'il guérit ? La dilution.

Afin d'éviter les ennuis provoqués par l'ingestion de produits souvent dangereux utilisés sous forme brute, Hahnemann procède à leur dilution. Ce principe, né de la nécessité, sera justifié et théorisé après coup.

Hahnemann part d'une solution mère obtenue, par exemple, par macération de graines de café dans de l'eau (4). Il prend une goutte de la solution mère qu'il mélange à 99 gouttes de solvant (eau ou plus rarement alcool). Il obtient ainsi le dosage 1CH (Centésimale Hahnemanniènne). Il prélève une goutte de cette solution et la dilue à nouveau dans 99 gouttes de solvant (2CH). Et ainsi de suite jusqu'à 30CH (Limite actuelle des préparations homéopathiques). La dilution réelle est donc alors de 10-60 (xCH correspond en effet à une dilution de 10 -2x de solution mère). Pour ceux qui ont gardé un mauvais souvenir de leur professeur de mathématiques, ce chiffre ne signifie rien. En fait, la présentation de ces dilutions par opérations successives bloque toute représentation concrète. Pour être plus clair, imaginons donc de calculer dans quel volume d'eau il faut diluer, en une seule opération, la fameuse goutte initiale de teinture mère... Supposons qu'une goutte fasse 3 cg, c'est-à-dire 0,03g, soit un volume d'environ 0,03 cm3 ou encore 3.10-8 m3. Il faut maintenant multiplier par la valeur de la dilution pour obtenir le volume de solvant nécessaire. Ce qui donne : 3.10-8.1060= 3.1052 m3. Soit un cube d'un peu plus de 1,44 1017 m de côté.

Si vous avez tenu bon jusqu'ici, voici venu le moment où tout va s'éclaircir. En effet sachant que la distance de la terre au soleil est d'environ 1,5 108 km, soit 1,5 1011 m, on comprend donc que le volume de solvant nécessaire à la dilution immédiate permettant d'obtenir une solution 30CH est, celui d'un cube dont l'arête est d'environ 1 million de fois la distance de la terre au soleil...Est-il besoin d'ajouter des commentaires ?

Pour ceux que cet argument pour le moins massif n'aurait pas totalement convaincus, ajoutons en un autre. Tout élève qui est passé, ne serait-ce que près du radiateur, dans une classe de chimie de lycée, se souvient du fameux nombre d'Avogadro. Ce nombre, aux allures magiques, (6,023 1023) représente le nombre de molécules vraies existant dans une mole. Or, à la première dilution, on ne garde que 1/100 des molécules (10-2 ), ce qui signifie qu'au delà de 10-24(12CH), il ne reste aucune molécule de la solution initiale, d'autant que la goutte de départ était loin de contenir une mole, et que la solution mère elle-même était en grande partie constituée de solvant. En fait on doit considérer que toute dilution supérieure à 8 ou 9 CH ne contient plus rien. Alléguer que la connaissance de la matière n'est pas achevée n'est que mauvaise foi et incompétence. Les physiciens ont en effet, depuis longtemps, franchi la barrière de la molécule et de l'atome, pour répertorier les particules élémentaires, et ils voguent aujourd'hui gaiement dans l'antimatière. Pourtant, ni l'un ni l'autre de ces domaines ne peut intervenir au niveau d'une banale réaction biochimique.

La dynamisation

On ne peut tenir grief à Hahnemann d'avoir ignoré des barrières théoriques inconnues à l'époque, et il a perçu d'ailleurs les objections que pouvaient entraîner de pareilles dilutions. C'est pourquoi il indiqua qu'à chaque opération le flacon devait être secoué (comme Orangina), une fois d'abord, puis deux fois à la seconde dilution et ainsi de suite...

Et ce sont ces secousses qui devaient pallier l'absence de matière active, imprimant dans le solvant une trace indélébile. Passons sur les tentatives de justifications pseudo-scientifiques, dans lesquelles la liaison hydrogène (5) est malmenée d'une manière, qui fait pleurer de rire les physiciens du monde entier.

Notons au passage que pour les purs homéopathes, plus c'est dilué, plus c'est dynamisé, et donc plus c'est actif... La personnalisation.

A la base de ce principe, l'idée que la maladie dépend du terrain c'est à dire des prédispositions de l'individu. A cela, rien à redire, et les découvertes de la génétique sont là pour en attester. Oui ! Les hommes naissent inégaux devant la maladie.

Passons pudiquement sur les notions anciennes des homéopathes (hérédité tuberculinique ou syphilitique, caractères fluoriques ou carboniques, miasmes, spores...etc...). En fait les homéopathes raisonnables reconnaissent une centaine de tempéraments liés à des pathogénésies (symptômes sur l'homme sain) de médicaments dits de fond. Ainsi on est, par exemple, sulfur, arsenicum, lacheris ou pulsatilla. Pour poétiques que soient ces appellations, elles n'ont rien à voir avec les tendances réelles, beaucoup plus complexes, que l'on sait maintenant liées à des caractères génétiques (système HLA), et qui prédisposent à certaines maladies (on parle de gène de susceptibilité).

En fait, la science dans son avancée ouvre des voies insoupçonnées, elle ne vérifie jamais les anciennes croyances. Ainsi, les chimistes, qui synthétisent chaque jour de nouvelles molécules, n'ont jamais trouvé la pierre philosophale, pas plus que les astrophysiciens ne justifient l'astrologie. La seule chose que l'on peut porter au crédit des homéopathes est que, par ce biais, ils se sont toujours autant intéressés au malade qu'à sa maladie. Ce que n'ont pas toujours fait beaucoup de leurs confrères pressés par les contraintes de leur réussite sociale.

Est-ce suffisant pour faire oublier le reste ?

De plus les traits de la personnalité du patient dont l'homéopathe va s'enquérir (caractère, comportement, habitudes...), s'ils peuvent donner l'illusion au malade qu'on personnalise son cas, n'ont bien souvent aucune pertinence, et sont sans rapport avec les causes et le diagnostic de la maladie. Ils permettent seulement à l'homéopathe d'exploiter la classification des tempéraments citée plus haut, classification mythologique fixée une bonne fois pour toute et ne reposant sur rien de scientifiquement démontrable et reproductible. Nous venons de voir que les principes de base de l'homéopathie sont sans conteste indéfendables, à la lumière des connaissances d'aujourd'hui.

Et pourtant on peut prévoir le commentaire de ceux qui y croient " dur comme fer " : Et pourtant ça marche...!


L'efficacité

Les limites

En fait l'efficacité de l'homéopathie est reconnue comme très limitée par les homéopathes eux-mêmes. Ainsi le Dr. Horvilleur dans son ouvrage " 101 conseils pour se soigner par l'homéopathie ", conseille avant tout de se poser la question: " Est-ce que votre cas relève bien de l'homéopathie ?".

Car indique-t-il l'homéopathie " guérit toutes sortes de maladies "...à condition qu'elles ne soient pas de nature lésionnelles ou mentale, et qu'il ne s'agisse pas d'une pathologie grave. Quel aveu ! L'homéopathie est la médecine des " biens portants qui s'ignorent (6) ". Sur ceux-là, indiscutablement, elle fait des merveilles. Pourquoi ?

L'effet Placebo

Autrefois tout était simple. D'un côté, il y avait le corps, qui était le domaine du médecin. De l'autre, l'esprit qui relevait du psychiatre ou du prêtre.

En découvrant la chlorpromazine, le premier psychotrope, Henri Laborit met fin à cette dichotomie. L'esprit est lui aussi le siège de réactions biochimiques, et ce sont des actions et recaptures des divers neurotransmetteurs (acetylcholine, noradrénaline, dopamine, sérotonine, etc...), qui déterminent nos humeurs. Poursuivant ses recherches, il élabore une " nouvelle grille " de lecture de l'homme, la biologie des comportements (7). L'esprit peut agir sur le corps : c'est l'avènement de la psychosomatique. Le stress peut ulcérer l'estomac ou induire des calculs, et réciproquement, le mental peut guérir : c'est l'effet placebo.

Sans insister sur ces sujets bien connus (et même parfois mis à toutes les sauces...), indiquons que les études les plus récentes montrent que l'effet placebo est capable de guérir (8) dans 20 à 70% des cas, suivant les pathologies.

Ce qui a pour conséquence que, depuis quelques années, un médicament n'est reconnu, et par là même ne reçoit son autorisation de mise sur le marché (AMM), que s'il fait la preuve de son efficacité par un essai en double aveugle contre placebo.

Dans un essai en double issue ou double aveugle, non seulement le médicament à tester et le placebo sont présentés de façon identique au patient, mais le médecin prescripteur et ceux qui sont chargés de collationner les résultats ignorent la nature du produit, qui est repérée par un code secret détenu par une autre équipe.

Comme nous allons le voir si les préparations homéopathiques avaient dû subir un tel essai, aucune n'aurait reçu sonAMM.

Pour juger de l'efficacité d'un remède deux voies sont possibles. La première consiste à faire " in vivo " des essais thérapeutiques, même si l'on ignore le mécanisme de l'action. La seconde, à montrer " in vitro ", l'efficacité théorique d'un produit, puis à en tirer, si possible, un médicament actif et supportable. Les homéopathes se sont efforcés de faire leurs preuves par les deux voies.

L'efficacité thérapeutique

La littérature homéopathique, financée en sous main par le laboratoire Boiron, ainsi que les hebdomadaires naturo-bébête pour ménagères de moins de 50 ans, regorgent de pseudo-essais miraculeux faits par de pseudo-chercheurs homéopathes. Aucun, disons le clairement, n'a jamais pu être reproduit par des chercheurs indépendants, dans des conditions méthodologiques satisfaisantes. Or la reproductibilité est la base incontournable de la rigueur scientifique.

Précisons bien les choses.

Contrairement à ce que certains voudraient faire croire, il n'existe pas de science " officielle ". Seuls les pays de l'Est, au temps de leur splendeur, utilisaient cette pratique et on sait où cela les a conduit (9).

Lorsqu'un chercheur réalise ce qu'il pense être une avancée dans son domaine, il propose à un journal scientifique international reconnu (10) de publier ses découvertes sous forme d'un article. De ces fameuses " publications " dépendra d'ailleurs, la renommée et la carrière future du chercheur. Un comité de lecture indépendant, formé de scientifiques de haut niveau, examine l'article, effectue éventuellement une enquête, et décide, ou non, de publier. Ensuite, et c'est le plus important, tous les laboratoires travaillant sur le même thème, vont évidemment refaire les expériences et en vérifier la validité. Si la publication est franchement " bidonnée ", la carrière du chercheur est compromise, dans le cas contraire, tous vont utiliser ces résultats pour poursuivre ou réorienter leurs propres recherches. C'est ainsi que progresse la science, par avancées successives et par un auto-contrôle de tous sur chacun. Et c'est à la lumière de ce mécanisme, le seul qui prémunisse des illuminés et des charlatans, que l'on peut examiner les tentatives de justifications de l'homéopathie.

La première tentative d'essai thérapeutique réunissant, semble-t-il, une méthodologie satisfaisante pour l'époque, a été réalisée sous le IIIème Reich. En effet, le côté " pureté " et " retour à la nature " du national-socialisme avait trouvé dans l'homéopathie, une thérapeutique à sa mesure. C'est Rudolf Hess qui charge le Dr Fritz Donner, homéopathe lui-même, de superviser une vaste expérimentation qui, soyons francs, se voulait objective. Les essais menés sur une vaste échelle seront interrompus en 1939. Après la guerre c'est Fritz Donner lui même qui regroupera et résumera les résultats. Il écrira, citons le, que " l'on n'a pas réussi à obtenir un succès quelconque que l'on puisse porter au crédit de la méthode homéopathique...malgré les efforts déployés ". Bien entendu, aucune revue homéopathique n'a accepté de publier ce texte.

Divers essais furent ensuite effectués, en Autriche, en Grande Bretagne et en France. Aucun ne se révèle probant ni rigoureux (11).

Sautons donc directement au mémorable essai réalisé entre 1985 et 1987 à l'instigation de Georgina Dufoix. Le 13 décembre 1985 dans une conférence de presse, la ministre Gardoise de la santé, pratiquante convaincue de l'homéopathie, annonce trois mesures qui allaient constituer ce que le Pr. Minkovski, pourtant adepte d'une médecine " aux pieds nus ", allait nommer " le scandale du siècle ".

Premièrement, un essai en double aveugle allait être effectué sur l'action de deux produits homéopathiques.

Deuxièmement, une commission serait constituée pour établir un programme d'enseignement de l'homéopathie et de l'acuponcture.

Troisièmement, une fondation sur les thérapeutiques alternatives serait créée, disposant pour dispenser ses soins d'une clinique particulière.

En entendant cela sur les ondes (12), beaucoup pensèrent que notre ministre, sentant les élections prochaines, venait de sortir sa canne à pêche aux voix. L'affaire fut prise avec moins d'humour dans les milieux médicaux. En effet, si tous applaudissaient à la première mesure, nul ne comprenait comment il était possible d'enseigner et de pratiquer officiellement une technique qu'on se préparait à valider. En fait le lobby homéopathique avait vu dans l'accession d'une de ses fidèles à ce poste-clef, l'occasion rêvée de se faire enfin reconnaître. Bien encadrée par ses conseillés homéopathes, Mme Dufoix se préparait à " mettre la charrue avant les boeufs ".

Malgré les oppositions qui se manifestaient de toutes parts, la Ministre fit préparer les décrets concernant les deux dernières mesures et mit en place la commission responsable de l'essai. Cette commission fut constituée de cinq membres liés à l'homéopathie et d'un statisticien. Le Pr. M F Kahn, dont nous parlerons plus loin, fit acte de candidature. Il fut éconduit. Il ne fallait point " d'empêcheur d'évaluer en rond ". Aux élections de mars 1986, les électeurs vont renvoyer Mme la Ministre à ses chers granules. Son successeur rapportera immédiatement les arrêtés relatifs à l'enseignement et à la fondation mais, sagement, laissera se poursuivre l'essai thérapeutique.

Les résultats de cet essai seront publiés en mars 1988 dans The Lancet. Il a consisté à tester l'action d'Opium etRaphanus sur le rétablissement du transit intestinal après une opération intra-abdominale. Il a été choisi par les homéopathes eux-mêmes à la suite de résultats " remarquables " publiés par le Pr. Chevel (qui fait d'ailleurs partie de la commission) en 1992 (Bobigny) et le Pr. Aulagnier en 1993 (Vienne). Six cents patients de douze hôpitaux ont été repartis en quatre groupes, recevant respectivement : opium + raphanus, opium + placebo, Deux placebos et rien (groupe test).

Les résultats n'ont montré aucune distinction notable entre les quatre groupes (13).

Les membres homéopathes de la commission seront bien obligés de signer le compte rendu de l'essai. Ils feront seulement préciser que cet échec ne peut être généralisé à l'ensemble de l'homéopathie.

On peut penser qu'ils n'auraient pas fait preuve de pareille modestie si l'essai avait été concluant.

Qu'importe ! Puisque les essais thérapeutiques étaient négatifs, ils allaient contre attaquer sur le plan théorique.

L'efficacité théorique : " La mémoire de l'eau ".

De nombreuses tentatives de justifications théoriques de l'action des hautes dilutions ont été tentées, (toujours dénoncées pour des raisons de méthodologie), en particulier par le Dr Benveniste de l'unité 200 de l'INSERN.

Nous ne relaterons ici que la tentative la plus significative et la plus connue, car elle a débordé le cadre scientifique et laissé dans les esprits une trace, hélas, indélébile : " la mémoire de l'eau ".

Le 30 juin 1988, le grand hebdomadaire scientifique britannique Nature, publie une communication du Dr Benveniste et de ses collaborateurs. En fait le comité de lecture qui avait l'article depuis deux ans, était réservé. Il finit tout de même par autoriser la publication moyennant un droit de vérification. Une commission d'enquête sera envoyée pour assister aux expériences et vérifier la validité des résultats. Elle se présente à l'INSERM le 4 juillet. Elle est composée de deux scientifiques et de l'illusionniste James Randi ( celui qui a démasqué le célèbre "tordeur" de cuiller Uri Geller). La présence de Randi se justifiait par le soupçon de fraude qui planait déjà sur des expérimentations effectuées par la même équipe en Israël (Voir Science et Vie de mai 1989).

Les expériences portent sur la dégranulation des basophiles humains par des dilutions infinitésimales d'immunoglobulines de chèvre. Ceci afin de prouver que les hautes dilutions non seulement n'affaiblissent pas l'action des immunoglobulines, mais au contraire l'amplifient. Et comme nul ne conteste qu'à de telles dilutions il ne reste plus de produit actif, c'est que l'eau en a " gardé la mémoire ".

Pendant cinq jours, les expériences auront lieu sous l'oeil vigilant des experts. C'est un échec total. Le 28 juillet Naturepublie un rapport sous le titre : " Les expériences sur les hautes dilutions sont illusoires " et plus tard il y aura même desaccusations de fraude (Nature du 27 octobre 1988 p 763).

Et pourtant, d'autres tentatives toutes aussi vaines ont eu lieu (14) et auront encore lieu, tant l'enjeu économique est grand.

Edifiée sur des bases inconsistantes, l'homéopathie n'a donc jamais fait la preuve de son efficacité, ni théorique ni pratique. Et pourtant il reste encore à désamorcer une dernière cartouche, et non des moindres ! Si l'homéopathie n'était pas valable, nous dit-on, elle ne serait pas pratiquée par des médecins, pourvus de diplômes officiels d'homéopathes.

Voyons ce qu'il en est vraiment




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