Compte-rendu de la séance du 26 mars 2011

Publié le par cercle zététique du Languedoc-Roussillon

Présents

Michel Bastien – Michel Benoît – Elie Nicolas – Xavier Bonnet – Cyril et Serge Poudevigne – Michel Bakri – Jean Brissonnet – Alain Neveu – Philippe Monnin – Sylvie Maurin – Michel Galtier – Martine Giboire – Zoé Amiel - Edline et Juliane Bianco – Jacques Bertrand – Edith Houspic – Malcom et Dorothée White – Jacques Faucher – Richard Morlans - André Rousselet – Jean-Luc Bernet – Patrick Augereau – Yves Bellekens – Françoise Mariotti

Excusés

Bernard Taponot

 I – Problèmes administratifs

Site à revoir (Jean Brissonnet a depuis fait le nécessaire, merci à lui, la nouvelle adresse est http://www.zetetique-lr.org/ on est en train de le mettre à jour)

II - Bibliographies

Ecrits sceptiques, Bertrand Russell Les Belles Lettres 13,50€

Critique de l’évolution sous la direction de Guillaume Lecointre, Editions Belin

 Discussion sur le rêve prémonitoire sur une question de Martine.

Il est rappelé que ce phénomène relève du calcul des probabilités, et que Broch a traité cette question dans plusieurs ouvrages. Le simple bon sens permet d’ailleurs de comprendre que chacun d’entre nous fait dans sa vie de nombreux rêves « prémonitoires » mais comme dans l’immense majorité des cas ils ne sont pas confirmés par les événements, nous les oublions ; seuls restent ceux qui, par hasard, se vérifient, et comme disait Elie, il est à peu près impossible à une personne de ne jamais faire cette expérience, ne serait-ce qu’une fois, au cours de son existence.

 

III – Xavier Bonnet : les manipulations, commerciales et autres, autour du médicament

Définition légale du médicament : substance ayant des propriétés curatives ou préventives

L’important est le fait que cette substance soit présentée. C’est d’une certaine manière la « présentation » qui fait le médicament.

 Ex plusieurs présentations du Doliprane (sirop, gélule, suppo…)

Il y a donc un médium entre le médicament stricto sensu et le patient-sujet.

Une personne malade est quelqu'un qui se dit malade

Autour du soin on remarque toute la scénographie, les rituels, les protocoles. Le médicament ne vaut pas par lui-même mais vaut avec tout ce qui l’entoure, ce qui n’est pas propre à la modernité. D’ailleurs, la maladie elle-même a une charge symbolique très importante.

 Galien est le premier à affirmer que la maladie a une cause naturelle et non surnaturelle. Sur cette base il développe une pharmacopée, classant les médicaments par couleur, en matière chaude/froide, introduisant la notion d’humeur (héritée d’Hippocrate). Par la suite, non seulement la pharmacopée mais aussi les interventions (comme la trépanation, opération pratiquée depuis des temps très reculés) ont pris de l’importance sur la base de l’expérience

 Au Moyen âge les pots à pharmacie étaient décorés richement par tout un bestiaire, ce qui leur donnait une valeur ajoutée (notion de présentation). Est-ce que ça soigne ? Oui quand on n’est pas malade, non si on est malade.

 Les Égyptiens avaient de la médecine une vision à la fois magique et pragmatique. Les Mésopotamiens attribuaient chaque maladie à une divinité spécifique.  

 Même les éléments relevant du pur placebo (fleurs de Bach, homéopathie) fonctionnent dans la mesure où ils sont supportés par la suggestion du médecin, l’approbation du pharmacien, et les rituels. Il faut d’ailleurs noter que jusqu’à la fin du XIXe, chaque apothicaire préparait ses médicaments.

 Le médicament d’aujourd’hui est là d’abord pour séduire le médecin, enjeu du marketing médical.

 Ex de la vidéo de Lily, qui a provoqué un tollé car le message était présenté dans des termes qui contrevenaient à certaines « valeurs ». celles-ci sont contenues dans une charte des visiteurs médicaux, même si celle-ci est en fait peu appliquée.

 La réalité de l’étude clinique qui précède la mise en marché est évidemment très différente de ce qu’exigerait la rigueur et/ou l’éthique.

 Problème de la pub : interdite en France pour les médicaments soumis à prescription et ouvrant droit au remboursement

 

Discussion

FM : pourquoi se priver de produits qui n’ont qu’un effet placebo

 M. G : place de l’auto médication ?

(= produits de conseil). Ces produits de conseil existaient peu voici 30 ans. Aujourd’hui (ex du Doliprane) est à la fois prescrit et pris en produit de conseil.

 Alain : toute forme de cadeau est normalement interdite

 Yves : ce qu’on note sur les médicaments est vrai aussi d’autres secteurs. La recherche du profit est un axe qui traverse la société

 Efficacité des médicaments (J-L) : ne nous embarquons pas dans l’idée que les médicaments ne sont que de la fumisterie.

Réponse : oui en effet, exemple  du SIDA (40 patients suivis par Xavier Bonnet, aucun n’a déclaré le SIDA). On observe d’ailleurs que le respect de pauses thérapeutiques (de 6 mois à 1 an parfois) ne se traduit pas nécessairement par une aggravation de l’état de la personne soignée.

 Patrick : remarque sur la fièvre, mécanisme complexe à valeur de stress thermique qui a un impact sur la cellule

Réaction : ne pas dire la fièvre c’est bon car c’est alors rationaliser un phénomène physiologique qui n’a pas de sens particulier.

 Martine : on attend d’un personnel médical (médecin ou pharmacien) un ascétisme et un rapport à l’argent qu’on n’attend pas d’un banquier. On « l’auréole » d’une certaine manière.

 Jacques Faucher se demande où on peut trouver la liste des 77 médicaments déremboursés. Plusieurs personnes se proposent de la lui procurer, elle a fait l’objet de plusieurs publications, sur Internet mais aussi dans la presse.

 Zoé : fait-on encore des préparations magistrales ?

Réponse : moins qu’avant. En dermato, on en fait encore

 Question sur les champignons : pourquoi les pharmaciens ne sont –ils plus capables comme autre fois d’indiquer les bons et les mauvais champignons ?

Réponse : il y a 80h de formation dans les études pharmaceutiques mais le problème est surtout la pratique.

 Michel Galtier : pourquoi grosse consommation de médicaments en France ?

Lié à la démographie médicale en France. De plus, problème de conditionnement, présentation en boîtes. Pas le cas en Angleterre par exemple. Loi Talon interdit de déconditionner les médicaments sauf les pommades pour faires les préparations.

 Richard Morlans : ne faudrait-il pas garder le mystère des médicaments pour leur garder leur efficacité liée à la sacralisation ?

 Question : quid du diplôme d’herboriste ?

Réponse il est supprimé depuis 1941. Un pharmacien peut vendre toutes les plantes y compris non autochtones (contrairement aux herboristes qui ne peuvent vendre que les plantes autochtones).

 

Publié dans Comptes-Rendus 2011

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